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Rebâtir la confiance des victimes de violence et de harcèlement avec l’application Robine

Une application développée par deux Québécois permet aux victimes de violence conjugale, de harcèlement et d’intimidation de retrouver un sentiment de sécurité et de retourner sur le chemin de la vie normale.

Robine s’installe sur tous les téléphones portables en transformant ces derniers en système d’alarme relié en permanence à une centrale. L’application offre, en plus, un bouton panique géolocalisé ainsi qu’une caméra de surveillance. 

Gino Desautels et Jean Claude Caissie sont derrière la technologie développée, entre autres, pour faire diminuer le nombre de féminicides sur le territoire québécois. « Notre entreprise est spécialisée dans la transmission de l’image, du son et de la géolocalisation. On transforme les téléphones en bodycam et l’on fait aussi la transmission en direct d’images provenant de drones. En 2019, on avait innové en transformant un téléphone en bodycam puisque cela allégeait le poids de l’équipement des policiers, des ambulanciers ou des agents de sécurité », explique le cofondateur de l’application Robine, Gino Desautels.

« Avec cette transmission d’images géolocalisées à un centre de gestion des opérations, on savait que l’on détenait une solution innovante, mais on voulait l’adapter afin d’aider monsieur et madame Tout-le-Monde. En 2020, ce fut une grosse année de féminicides. On a tenté d’utiliser notre technologie développée pour les policiers et de l’adapter pour protéger ces femmes-là. Les actionnaires ont embarqué dans notre projet », ajoute Monsieur Desautels.  

Grossièrement, les deux associés ont simplifié au maximum leur technologie qui se résume à un bouton panique relié à une centrale et à un outil de capture de preuves. Ainsi est née l’application Robine. « Les preuves recueillies ne sont pas dans le cellulaire de la victime, mais dans un serveur sécurisé. Cela évite d’abord que la victime perde ses preuves ou se fasse effacer son téléphone. On facilite également la déposition de preuves à la cour puisque notre matériel est à l’abri de l’hypertrucage de logiciels de modification de photos d’audio et de vidéo. On émet un certificat d’authentification qui est généré à chaque enregistrement pour que ce soit facile de déposer la preuve à la cour. »

Outil nécessaire pour rebâtir la confiance

L’une des plus grandes difficultés des victimes de violence et de harcèlement est d’être cru et entendu. « Elles ont souvent tendance à s’isoler à la maison, car c’est le seul endroit où elles se sentent en sécurité. L’application Robine permet de recueillir des preuves à n’importe quel moment et d’avoir un système d’alarme partout où l’on va. L’isolement est néfaste pour les victimes qui se coupent des réseaux sociaux et du monde extérieur. En générant un sentiment de sécurité en permanence, on favorise le retour à la vie normale tout en faisant disparaître l’état d’hypervigilance des victimes », mentionne Gino Desautels.

Reconnu par l’IVAC

L’application Robine est remboursable par l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Malgré cela, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir afin que cette solution innovante soit proposée d’emblée par diverses autorités. « Malheureusement, les instances de première ligne sont encore frileuses à suggérer notre application. Ils attendent l’accord du ministère pour embarquer dans notre projet. Nous avons actuellement 43 victimes qui sont protégées par notre système et nous pourrions en avoir 10 000 de plus sans problème. Les juges, policiers, criminologues, psychiatres, psychologues, coordonnateurs, intervenants, organismes d’aide et les syndicats peuvent offrir sur-le-champ une protection aux personnes victimes en les reliant à notre centrale de surveillance en 20 minutes. Ceux qui ont été victimes d’acte criminel ont besoin d’un sentiment de sécurité pour sortir de chez eux et passer par dessus l’épreuve qu’ils ont subie », de conclure le cofondateur de l’application Robine, Gino Desautels, qui poursuit ses démarches afin d’être reconnu comme il se doit. Il est possible d’en apprendre davantage sur l’application mobile Robine en consultant le site web de l’entreprise à l’adresse suivante : https://robine.app/

Stéphane Martin


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